Parler de la mort aux plus jeunes

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / /

Le décès de votre proche est peut-être la première expérience de deuil que certains membres de votre famille vivent. Vos enfants, petits-enfants, quel que soient leur âge et leur niveau d’implication dans l’organisation des obsèques peuvent se sentir chamboulés par cet événement.

Que comprend un enfant de la mort?

Avant 5 ans, l’enfant a une compréhension limitée de la mort. Même s’il sait que le coeur de la personne décédée ne bat plus et que celle-ci ne peut ni entendre ni parler, le tout-petit a de la difficulté à comprendre que la mort est définitive. Il peut croire que la personne décédée va revenir. Il ne réalise pas non plus forécement que tout le monde mourra un jour. Entre 5 et 7 ans, l’enfant comprend mieux que tout le monde peut mourir, et pour toujours. À partir de 8-9 ans, il comprend que la mort est universelle, irréversible, permanente et inséparable du cycle de vie.

Comment expliquer la mort à un enfant?

Lorsque vous parlez de la mort avec votre enfant, utilisez des mots simples.

Vous pouvez par exemple dire que, parfois, les êtres vivants tombent si gravement malades ou souffrent tellement qu’ils ne peuvent pas rester en vie.

Pour aider votre tout-petit à comprendre la permanence de la mort, dites-lui simplement que quand une personne meurt, c’est pour toujours et qu’elle ne revient pas. Pour le rassurer, mentionnez-lui qu’il est possible de penser aux bons moments passés avec la personne décédée et que cela fait du bien.

Quand vous parlez de la mort à votre enfant, soyez aussi ouvert et franc que possible et laissez votre enfant mener la conversation. Encouragez-le à poser des questions. Répondez-y de votre mieux, tout simplement. Vous pouvez aussi admettre que vous ne savez pas tout et que certaines choses sont difficiles à comprendre, même pour les adultes.

Les mots à éviter pour parler de la mort
Source : naitreetgrandir.com 

Il ne faut pas cacher la réalité à votre enfant. Évitez donc d’utiliser des expressions comme « s’endormir », « partir », « s’en aller » ou « vivre au ciel » pour expliquer la mort. Si vous dites à votre enfant que grand-papa s’est « endormi », votre tout-petit risque d’avoir peur d’aller au lit, de crainte de mourir lui aussi. Même chose si vous lui dites que grand-maman « est partie » pour un long voyage ou qu’elle « vit au ciel ». Votre enfant attendra son retour, il sera anxieux quand un être cher partira en voyage ou il entretiendra l’espoir de revoir sa grand-mère dans le ciel lors d’un voyage en avion.

De même, si la maladie est la cause de la mort, dites-le à votre enfant en employant des mots simples : « Grand-maman avait un cancer. C’est une maladie très grave. Parfois, il y a des gens qui guérissent, mais pas toujours. » Ne lui dites pas seulement que sa grand-mère est morte parce qu’elle était très malade, car il pourrait croire qu’elle avait un simple rhume. Il pourrait alors craindre de mourir lui aussi s’il tombe malade. Il pourrait aussi avoir peur que vous mouriez si vous êtes malade. Rassurez-le aussi en lui expliquant que la mort n’est pas contagieuse.

Voici quelques conseils de lecture pour s’appuyer si besoin sur un livre et poursuivre la discussion avec l’enfant :

La demeure du ciel, de Laura Nsafou

Après le succès de Comme un million de papillons noirs et du Chemin de Jada, nouvel album de Laura Nsafou avec une nouvelle illustratrice, Olga Guillaud. Avec sensibilité et tendresse, elle interroge la question du deuil par une petite fille qui a du mal à comprendre la mort de sa grand-mère et lui organise malgré tout une très belle fête d’anniversaire. Un album également bouleversant et juste sur la question de la transmission.

Le petit rien d’Augustin, de Béatrice Gernot et Clothilde Delacroix

L’incompréhension, le déni, la colère, la tristesse, la guérison. Dans cet album, toutes les émotions que suscite le deuil sont mises à la portée des enfants.
Zouzette, on ne sait pas qui c’est. Mais ce n’est pas important. L’important, c’est l’attachement que lui porte l’enfant, et le vide qu’elle laisse dans sa vie quand elle part. Un euphémisme que ne comprend pas Augustin. Quand on part, on revient forcément.
C’est toute la force de ce livre : expliquer, avec justesse et délicatesse, le caractère définitif de la mort et lui opposer la force du souvenir.

Le cimetière des mots doux, d’Agnès Ledig et Frédéric Pillot

Agnès Ledig, avec la sensibilité et l’empathie qui la caractérisent, raconte par la voix d’une petite fille, Annabelle, le parcours de Simon, son amoureux atteint de leucémie, et les émotions qu’elle ressent. Avec des mots simples et justes, Agnès Ledig aborde un sujet très difficile, la mort d’un enfant malade et l’indicible chagrin de son amie.

Papé Marius est mort

Cette BD, créée par Grand-Mercredi et offerte par Crédit Agricole, est un support pédagogique pour aborder le sujet de la mort avec ses Petits-Enfants.

Voici quelques précautions avant de l’utiliser :

◆ CETTE BD EST À LIRE AVEC UN ADULTE

◆ LE SUJET DE LA MORT PEUT ÊTRE ABORDÉ À TOUT ÂGE, mais il faut s’adapter à l’âge de l’enfant
et à son niveau de questionnement.
C’est pourquoi nous vous conseillons d’utiliser
cette BD principalement dans les cas suivants :

◆ L’ENFANT A DÉJÀ ÉTÉ CONFRONTÉ À LA MORT
◆ VOTRE PETIT-ENFANT VOUS POSE DES QUESTIONS À CE SUJET

Si vous n’avez pas encore l’utilité de cette BD, gardez-la précieusement : vous la ressortirez le jour où votre Petit-Enfant en aura besoin !